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Peut on tomber amoureux de l’image d’une personne?

Portrait d'une belle jeune femme façon mode

Juste un petit portrait sans lien avec l’article !

Une question toute bête qui amène à une réflexion autour de mon métier.

Étrangement, je pense que la réponse à cette question, pour beaucoup, malgré son coté irrationnel est Oui !

Lorsqu’une photographie peut nous toucher, qu’un simple regard fixé sur papier peut nous arrêter, nous amener à ressentir de la tristesse, de la fascination en passant par toutes les gammes de sentiments liées aux relations humaines, est-il incongru de penser que l’amour puisse être déclenché par la simple image d’une personne?
De là, recevez un aveux que je n’aurais jamais cru écrire un jour, je crois que pour bien photographier une personne, il faut dans une certaine part apprendre à aimer son image et ce qu’elle comprend de personnalité sous-jacente. Plus clairement, il faut aimer les gens pour les photographier au mieux.

Peut être que certains me prendront pour un fou malsain mais il m’arrive de rester un moment en arrêt devant la beauté d’un regard, d’un visage, d’un corps que j’ai photographié, chanceux d’avoir pu garder un peu de la beauté de ces personnes sur mes photographies. cela devient de plus en plus fréquent, je me rends compte que la photographie développe mon goût pour l’humain.

Photographier une personne n’est pas un acte anodin.

Entrer dans une séance photo avec modèle, cela amène à une expérience de relation humaine dans laquelle chacun arrive avec son vécu, ses idées, son référentiel, ses craintes pour aller chercher un résultat, un but commun dans lequel chacun trouvera son compte.
Si mes mots pourraient s’appliquer à d’autres relations humaines, cela ne fait que montrer une réalité, la liaison entre un photographe et son modèle est complexe.

Empreinte de respect, d’attention, d’humilité de part et d’autre, de pudeur, de taquinerie, le photographe travaille sa lumière et amène, par la parole et les attitudes le modèle à s’affirmer, s’ouvrir pour donner ce qu’il a de meilleur.
Attentif au moindre changement d’expression, creusant la personnalité de la personne en face pour trouver les bons mots qui amèneront le sourire naturel, le photographe doit s’investir, prendre des risques, être curieux s’il veut réellement trouver la personnalité, l’image la plus belle de son sujet.

Par la suite, il reste le fruit de cette séance, des photographies et des sentiments associés. Comme dans chaque acte, la subjectivité entre en compte, une image sortie d’un bon contexte est encore plus magique, comme ces musiques que l’on associe a des beaux moments et qui nous l’évoqueront à jamais.

Pour aller un peu plus loin et parler d’un sujet un peu tabou à savoir : la fameuse réputation des photographes qui couchent avec leurs modèles …

Cela n’excuse rien mais la relation qui peut naître dans une séance photo peut amener à une dose d’ambiguïté. Les compliments pour détendre le modèle, la nécessité de nouer une complicité pour aller plus loin dans le travail amènent parfois à un contexte favorable aux dérives.
Alors attention à toujours rester clairs !
Je condamnes clairement les personnes qui se servent de la photographie pour aller à la chasse aux aventures, se servir de ce contexte jette le discrédit sur cet art et ce métier. Aimez vos modèles par la photographie, c’est bien plus beau et les spectateurs de ces images le ressentiront.

N’hésitez pas réagir ! Pourriez-vous tomber amoureux ou amoureuse de l’image d’une personne?

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Photographe : métier du Web ?!

Statuaire africaine avec crâne humain

Aucun rapport avec l'avenir des photographes, j'aimais juste la photo 😉

La photographie professionnelle aura subi en quelques années plusieurs révolutions par l’arrivée du numérique et aujourd’hui celle d’internet.

Notre métier a considérablement évolué jusque dans sa finalité, en effet, la plupart des photographies que nous réalisons ne verra jamais le papier et sera utilisé pour le web.

Que ce soit dans la communication des entreprises, les photographies pour les catalogues des e-commerçants, les particuliers qui se font le plaisir d’un shooting dont ils partageront les photographies avec leurs amis sur les réseaux sociaux, il n’a jamais été pris autant de photos mais leur vocation a souvent changé.

Nous passerons sur le développement des photographies sur les réseaux sociaux et l’avènement du « story telling » comme première utilisation de la photographie, l’utilisation quotidienne des téléphones afin de raconter des détails de sa vie sur les réseaux sociaux. Les demandes faites par les professionnels sont claires, les droits de diffusion pour le web en point de mire. Internet a bouleversé la communication des entreprises ainsi que le commerce. En pleine période de crise, le e-commerce garde le vent en poupe avec une croissance de 22% sur 2011 ce qui renforce encore le phénomène.

Ces constats poussent les entreprises à faire appel à de nouveaux services et de nouveaux métiers presque inconnus auparavant : Community manager, référenceur SEO, rédacteur Web, conseillers en e-réputation, ergonomes web et tellement d’autres. Alors que devient la photographie dans tout cela? il faut se réadapter à la demande et développer de nouvelles compétence rattachées au web. Bienvenue aux photographes 2.0.

Le photographe doit apporter toujours plus de compétences en incluant un conseil en image, une créativité supplémentaire, des photographies comprenant une part d’infographie, de montages afin de toujours mieux servir le discours des entreprises. Il doit travailler en collaboration avec ces nouveaux prestataires dans l’élaboration d’un photographie d’impact, être force de proposition face à des clients qui finissent par être perdus par l’évolution rapide dictée par les standard mouvants d’internet.

En effet, aujourd’hui, seuls les « hyper-spécialistes » tirent leur épingle du jeu dans un secteur qui a vu le nombre des emplois divisés par deux en moins de 6 ans. Loin de moi l’idée de décourager les jeunes entrants mais formez-vous bien ou vous finirez comme tant de photographes à quitter le métier avec un goût amer.

Pour les photographes professionnels qui veulent en savoir plus sur l’évolution en chiffres du secteur, le GNPP ( Groupement national des photographes professionnels ) nous éclaire par une analyse de l’évolution des marchés de la photographie !

N’hésitez pas à donner votre avis !

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Le métier de photographe en évolution

Photographe : voilà un métier en pleine mutation comme tant d’autres.

A l’origine, il était fait appel au photographe pour les portraits car très peu avaient les connaissances techniques et le matériel pour pouvoir produire des photographies, d’autant que les premiers procédés étaient complexes et coûteux. Le choix  était donc évident de faire appel à un professionnel. Les premiers à très vite s’intéresser à ce nouveau médium ont d’ailleurs été les artistes peintres qui s’en sont rapidement emparés.

Aujourd’hui, la démocratisation du matériel, la grande simplification des procédés fait que tout le monde peut produire une photographie (on ne parle pas de qualité, entendons nous bien) ce qui était impossible à la base alors :  que devient la place du photographe professionnel face à cette nouvelle situation, à ces nouvelles technologies?

Ce constat amène pour les photographes d’aujourd’hui le devoir de créer une plus-value de par son intervention suffisante pour justifier son coût, c’est un discours bien économique mais contrairement à ce que certains peuvent penser, on ne remplit pas l’écuelle avec un appareil photo si facilement.

Comme tout professionnel, un photographe doit apporter un matériel performant, récent mais cela a un coût, bien sur! A mon sens, bien plus encore que le matériel, c’est un savoir faire ;  nourri de l’expérience (il faut avoir gâché de la pellicule), de la formation qui ne s’arrête jamais, du partage ainsi que d’une documentation et veille perpétuelle sur ce qu’il se fait, une ouverture sur la culture, l’histoire de l’art ( la composition est bien souvent référencée) . Même par hasard, une personne peut faire une bonne photo mais réussir quasi chaque image, quelque soit le contexte de prise de vue et toujours amener quelques choses de plus, c’est normalement ça être professionnel.

Je suis souvent chagriné par les compléments de dénominations autour de la profession comme : auteur photographe, artiste photographe, photographe d’art… Difficile de se définir, il me semble que pour pas mal de travaux,  le terme d’artisan photographe est plus approprié ce qui n’empêche pas la créativité et en dehors du travail, d’être artiste photographe. Quelle est la part de l’artiste et du technicien?  c’est un problème insoluble.

Ensuite, il y a bien des branches différentes dans la photographie ; que penser, par exemple,  des photojournalistes qui semblent souffrir de plusieurs phénomènes : des ventes de quotidiens et magazines clairement en baisse, l’arrivée d’une grande partie de photographies libres de droits ou que les auteurs laissent presque pour rien parce qu’il sont heureux de voir leur nom et leurs photographies apparaître. Comment blâmer un dentiste, passionné de photographie, assez bien équipé qui signera un contrat de 50€ pour les droits des images d’un livre entier? Certains livres vendus le sont avec uniquement des photographies libres de droits, ne faisant plus appel à des agences ou des photographes pour répondre à ces commandes.

Une fois finie cette parenthèse censée effrayer les jeunes qui souhaiteraient intégrer la profession, quel beau métier que celui de photographe!  Quelle récompense lorsqu’une personne fâchée avec son image vous dit s’aimer sur les vôtres, s’accepter mieux grâce à cela ; ou encore voir les visages des mariés vivre une nouvelle fois le mariage différemment grâce au reportage, un patron d’entreprise heureux de pouvoir défendre ses produits avec des images à la hauteur du soin qu’il apporte à son travail. Quel frisson de saisir l’instant qui ne reviendra pas et lui donner un prolongement vers l’avenir, en l’esthétisant pour le rendre plus beau encore.

Voilà les raisons qui me donnent l’envie d’accepter les contraintes grandissantes pour être photographe.

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