Cet article s’adresse aux photographes amateurs soucieux de la qualité de leurs images numériques.
Les appareils photos numériques de qualité donnent la possibilité d’obtenir en sortie plusieurs types de fichiers, je parlerai plus spécifiquement de Canon mais le principe est le même pour toutes les marques. Le plus souvent, un choix à faire entre le format RAW et le format JPEG est à faire.
Pour ce choix, je milite clairement pour le format RAW et je m’en explique. Ce type de fichier est le résultat d’une prise du capteur sans interprétation de l’image, une impression brute, l’appareil va tout de même vous présenter une image un peu interprétée à l’écran mais les données sont stockées sans être compressées ou changées. A la différence, le JPEG est une interprétation de l’image correspondant soit à des réglages automatiques, soit des réglages de l’utilisateur.
L’argument qui pousse beaucoup de gens à travailler en JPEG est la possibilité de pouvoir ensuite visualiser directement le résultat sur l’ordinateur, sans avoir à traiter les images. Il est vrai que le RAW demande d’être traité par l’ordinateur, étant donné qu’il ne l’a pas été par le processeur de l’appareil photo. Cela prend du temps et demande un système informatique performant, c’est vrai.
Les fabricants ont donc eu l’intelligence de donner la possibilité d’enregistrer simultanément en RAW et JPEG alors si vous voulez pouvoir « consommer » vos images rapidement et y revenir plus tard, cette solution est pour vous!
Alors, j’entends déjà dire que certaines images ne méritent pas autant d’attention mais je vais essayer de vous donner quelques arguments:
Le fichier RAW est le négatif de l’appareil numérique, le JPEG en est une sorte de tirage, alors, jetiez vous les négatifs en vous disant que vous n’en aviez plus besoin? que le tirage vous suffisait? Parce qu’il faut le dire, le JPEG est à la photo ce que le mp3 est à la musique, on trouve la substance de l’image mais pas pas au meilleur de sa qualité. De plus, le JPEG est un format de compression ce qui signifie qu’à chaque changement et enregistrement, votre fichier perd une part d’informations, on dit que c’est un format destructif! Alors, si vous shootez en JPEG, conservez bien de coté votre fichier original, sinon, le retour en arrière est impossible.
Pour rentrer un peu plus dans la technique, la plupart des appareils photo numériques ont un capteur avec une plage dynamique de 12 ou 14 bits, un fichier JPEG est en 8 bits, alors, si vous ne faites pas du RAW, vous perdez déjà une part d’informations. Cela affecte les écart de luminosité et vous diminue la possibilité de rattraper des détails dans les zones claires et sombres. Il est d’ailleurs assez amusant de voir des photographes faire du HDR en JPEG, multiplier les vues pour finir à faire une image 16bits alors qu’ils auraient probablement eu le même résultat avec moins d’images en RAW. Je ne m’attarderai pas sur les ressorties des fichiers RAW ensuite ou peut être dans un futur article.
Il est impossible de savoir quelle sera réellement la finalité d’une image : simple souvenir, exercice de style, future base à un travail artistique ou journalistique. La photographie a son importance. Pourrions nous nous émerveiller devant certaines œuvres aujourd’hui si les négatifs avaient été traitées avec aussi peu de cas que nous le faisons avec nos fichiers? Il est toujours plus facile de dégrader une image que de l’améliorer alors offrez vous les meilleures chances dés le début! Et puis, l’on peut imaginer dans le futur des logiciels encore plus performants (ils ont déjà beaucoup progressé), ne serait il pas dommage de ne pas pouvoir en profiter pleinement sur les photographies que nous faisons aujourd’hui?…